31/01/2012

Tu ne mentiras point



Source: Guilty (Marisa Taddia)

Ce petit mensonge, ce petit rien qui facilite la vie (du moins le croit-on).


Personne ne nous apprend à mentir quand on est enfant, le mensonge trouve tout seul le chemin de notre bouche un jour. Tout mignon que nous sommes, la bouche maculée et l'oeil mouillé, nous répondons: "Non, ce n'est pas moi qui ai tout mangé tout le chocolat maman!"

Nous mentons pour différentes raisons, légitimes ou non et souvent nous empruntons ce chemin sans en mesurer les conséquences. 

Le mensonge, une armure pour cacher un secret qui, s'il était révélé, impacterait la vie de nos bien-aimés. 
Qui aimerait dire à son enfant de 4 ans: "Ton père était un toxico, j'ai dû m'enfuir et ne pas lui révéler que j'étais enceinte de toi"? ou à son mari "je t'ai trompé avec l'amant de ma petite soeur pendant que tu passais ton temps au travail"? Personne! Dire la vérité semble impossible. La cacher plus longtemps demande trop d'effort et de créativité. C'est l'incendie en nous.

Nous sommes assaillis par la culpabilité, la peur d'être détesté par ceux qui nous aiment, la honte peut-être. Nous ouvrons alors cette porte...

Certains arrivent à vivre toute leur vie dans le mensonge, est-ce vraiment un motif de fierté? 
D'autres n'y arrivent pas longtemps, tout simplement parce que le mensonge est un piège pour la conscience:
> un mensonge en appelle un autre. On prend un raccourci, puis un autre et au final, on se retrouve perdu dans le labyrinthe.

> on peut mentir à tout le monde mais on ne peut pas mentir à sa conscience. C'est alors que surgit cette petite voix, cette voix qu'on aimerait faire taire à la fin de la journée, cette voix qui nous susurre continuellement: "mérites-tu vraiment d'être aimé?...et si les gens découvraient le pot-aux-roses?... comment vas-tu t'en sortir cette fois?... comment peux-tu te regarder dans la glace après tout ça?..." 
En guise d'argument, on répond: "mais si je leur dis la vérité, ils vont souffrir par ma faute!" Oui mais s'ils la découvrent par eux-mêmes, la douleur n'en sera que plus forte.

Aspirons (et je me parle à moi-même aussi) à être vraiment dignes de confiance et intègres envers autrui. 

L.

30/01/2012

Il m'appelle Lou

Je l'ai rencontré au Bizzart un soir où la chanteuse invitée ne m'inspirait aucune émotion avec son trémolo fou. Mon téléphone greffé à ma main, je tweetais.
Timide qui veut se donner des airs braves, il m'a proposé de me payer mon verre. J'ai accepté.
Il m'a invitée à danser du "coller-serrer" et j'ai ri car il a plus de 180 cm et je suis une Minimoyz. J'ai refusé.

Il n'est pas beau. Il ne s'habille pas comme j'aimerais. Il a une barbe à trous. 

On s'est revu. A chaque fois, il est resté respectueux: pas de sous-entendu louche, pas de geste déplacé, pas de regard salace. Il me tient la porte, il m'ouvre la portière. Presque irréel, comme un chevalier débarquant d'une lointaine époque révolue où les femmes ne se demandaient pas si elles allaient passer à la casserole après chaque invitation au restaurant.

Je n'ai pas d'étiquette pour cette relation.
Il m'appelle Lou et je l'aime bien.



L.

16/01/2012

Exhausted

Epuisée.
Mes forces m'ont quittée mais la pression reste entière au point d'éclater en sanglots dans la rue.
Je n'ai plus de logement et je dors à gauche et à droite au gré des amis qui voudront bien m'héberger, me laisser une place dans un coin d'appartement pour poser mes sacs.

Ces choses qui font la dignité d'un être humain. Le logement en fait partie, nous le savons lorsque nous regardons ce SDF que nous croisons tous les matins dans la rue. Mais on le réalise encore plus lorsqu'on se retrouve soi-même en situation difficile alors qu'on a un emploi décent.

Cela fait 1 an que je bivouaque parce que la bureaucratie à des problèmes de digestion. Mon dossier de demande de logement social se perd, les réponses qui se font attendre, les recours DALO qui ne donnent rien...

C'est difficile mais quoiqu'il en soit, je verrai le bout de cette situation. Je n'ai pas le choix. Je dois y croire.

L

06/01/2012

Bande originale : Stevy Mahy - Si' w pé




C'est ma chanson préférée. Le clip, tourné à Abidjan (Côte d'Ivoire, ce beau pays), est juste magnifique.

J'ai pleuré en regardant le clip. Des larmes,  parce qu'entrelacée dans la complexité de la stratégie de survie, j'en oublie de savourer comme un enfant la simplicité des choses et des gens autour de moi.