17/06/2013

La fierté du pauvre

L'argent

J'ai pour habitude de dépenser mon argent pour des futilités: un beignet au sucre là, un collier trop mimi ici,  un foulard par-ci, un bagel par là... Les petits épicurismes du quotidien.

Mais la semaine dernière (en attente de ma nouvelle carte bleue) je n'avais que 5,70 euros pour mes petites folies quotidiennes. Un sentiment d'être dans Koh Lanta au plus haut de l'épreuve de survie. 
J'exagère? Je ne sais pas. En tout cas c'est comme ça que j'ai ressenti la semaine qui vient de s'achever. 
Il y a le chèque, me diriez-vous. Oui mais il y a des choses que je trouve ridicule de régler par chèque (payer ma baguette par chèque? Hum).

J'ai donc appris, plus que jamais, à penser en termes de priorités. J'ai fait l'expérience et appris la leçon de la pauvreté (à une moindre mesure je vous l'accorde): se demander si on a vraiment besoin de cette baguette de pain alors qu'on n'a pas très faim au final, rentrer directement chez soi après le boulot parce que la ville et ses magasins sont autant de chants des sirènes qui attirent les marins vers l'abîme, devoir annuler un apéro entre copines parce qu'on ne veut pas emprunter de l'argent à quiconque, par fierté... 

Oui au final c'est par fierté que je n'ai pas demandé à mes amis de me dépanner, par fierté uniquement. Et pourtant, les amis ça sert à ça aussi non? Non, en matière d'argent, je n'ose pas et parfois je refuse même. Ne rien devoir à personne parce que celui qui donne de l'argent a le pouvoir sur celui qui tend la main pour recevoir. Finir par crever seul par fierté.

Enfin, il y a quand même une fin heureuse à cette petite histoire. Ce matin, en fouillant mon sac, je découvre un billet de 20 euros au fond (le sac des femmes et son mystère). Quelle ne fut pas ma joie! Bon ce n'est pas non plus une raison de le dilapider. J'ai appris la leçon la semaine dernière. Enfin, je crois.

L.

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