15/05/2012

Et si on y allait?




Qu'est-ce qui me manque? Que dois-je encore accomplir? Qu'est-ce que la vie attend de moi? Quelle personne suis-je en train de devenir au fil du temps? Pourquoi suis-je célibataire? Pourquoi devrais-je me caser? Pourquoi la société me tombe-t-elle dessus avec ses standards?

Couchée sur le dos dans ma chambre en travaux de peinture, je me réchauffe grâce aux rayons de soleil cléments qui s'égarent de ci de là dans le ciel dominical. Immobile. Tiens, un joli petit oiseau bleu sur le rebord de la fenêtre. 

La vie me pose trop de questions auxquelles je n'ai que peu de réponses. Je ne sais pas ce qui m'attend demain. Faire des projets, lancer les dés avec optimisme, voir comment ils retombent, s'adapter...

J'apprends tous les jours. Des gens, des circonstances prévues ou fortuites, de moi aussi. La vie ne doit pas être qu'une succession de petites routines. Je veux me laisser surprendre. 

Nul n'est parfait mais  tendons tous vers la perfection car il n'y a aucun plaisir à se vautrer oisivement dans la fange de nos imperfections. 

Se réjouir avec ceux qui rient. Compatir à la peine de ceux qui pleurent. La vie devant moi, je veux encourager, réconforter, inspirer...


L.

15/04/2012

Éternel instant

Dimanche 15/08 - 16h23.


Dehors, un ciel capricieux ne pouvant se décider entre nuages et éclaircies. Du vent, beaucoup de vent.

Dedans, une ambiance cosy, chaude. L'occasion de se nourrir du bruit des conversations de toutes ces personnes aux multiples histoires. Un chocolat à peine brûlant, Diana Krall qui déroule langoureusement "Dancing in the dark" dans les hauts-parleurs, l'odeur du café torréfié à l'instant. Un arabica, sans doute, récolté de l'autre côté de la planète par une jeune femme pauvre mais souriante sur les photos illustrant les mérites du Commerce Equitable. Digression...

Un moment de torpeur pour soi.
Se recentrer au milieu de ces inconnus.
Un instant de ralentissement dans mon quotidien tumultueux.
J'aimerais que le temps s'arrête...

L.

12/04/2012

Mon regard sur la vie

"Salut, je suis L, j'ai 27 ans et je suis myope-astigmate avec -11 à chaque oeil."


Cette présentation serait parfaite dans une réunion de MA (Myopes Anonymes). Je suis myope, je suis jeune et je ne peux pas me faire opérer (avis médical de l'hôpital Quinze-Vingts).

C'est très difficile d'être jeune et de se voir sombrer inéluctablement, doucement vers un handicap, dans mon cas, la cécité. "La science évolue" me direz-vous. Et en attendant? Je vois la vie d'une toute autre manière.

Mes proches me trouvent un peu bizarre parce que je m'émerveille de ces riens du quotidien: une jolie façade, les jolies couleurs du ciel au crépuscule, la mosaïque de verts des arbres au printemps, le sourire d'un bébé dans le métro...
Je veux aussi voyager, seule ou accompagnée. Aller aux extrémités de la terre pour voir des paysages, des cultures et des hommes de toutes les nations pour m'instruire, apprendre, me construire...

Cet article va vous paraître un peu triste mais rassurez-vous, pour moi, il est porteur de joie: la joie de profiter de l'instant présent et d'être reconnaissante de ce que j'ai déjà pu vivre.
Ma vue décline et je veux en profiter pour emmagasiner le maximum d'images pendant que je peux encore le faire. Quand, un jour, je me réveillerai dans cette nuit perpétuelle, je veux pouvoir me souvenir à quel point le monde est beau.

L.

28/03/2012

Je te pardonne



Il est des blessures qui nous gardent captifs de notre passé. 

Une injure, un coup ou un ricanement dans notre enfance, peu importe, en nous, tout est imprimé.
Mais le plus violent fut le cyclone émotionnel qui s'en est suivi.

Nous avons alors décidé de les mettre dans un coffre et de les enterrer dans le sable. 
Pour oublier. Pour refouler. Pour survivre.

Mais, sans nous en rendre compte, nous avons quitté cette plage avec un petit caillou dans notre chaussure.
Ce petit caillou que nous traînons depuis longtemps. Il ne nous empêche pas de marcher sur le chemin tortueux de notre vie mais il se fait sentir. Un petit peu.

J'ai malheureusement fait l'expérience de ce petit caillou qui me rappelle toujours cette phrase lancée avec calme et mépris: "j'aurais dû t'avorter!". Quelques mots. Un poignard acéré.
J'ai traîné longtemps cette colère enfouie, j'ai prétendu l'ignorer. 

Petit à petit, la marée creuse le bord et le coffre finit par sortir du sable.

Il m'a fallu du temps pour enfin pouvoir formuler ces peurs, ces craintes, cette colère qui m'empêchaient de me projeter dans le rôle de mère. 
A cet âge où l'on se demande si on va pouvoir être une bonne mère, j'étais taraudée par la foule de questions que renferme ce coffre: "Et si elle l'avait vraiment fait? Et si je n'étais qu'une erreur? Et si j'avais gâché sa vie? Comment être une bonne mère si je ne peux pas m'appuyer sur l'expérience de la mienne?"

Loin de moi l'idée de m'ériger en psychologue de bas étage mais, ce petit caillou, je vais devoir m'en débarrasser à notre prochaine rencontre.
Pour mon équilibre de femme et de future mère, j'ai besoin de me libérer de ce poids et lui dire:
"je te pardonne." 

Oui je lui pardonne parce que j'ai fait la paix dans mon coeur. 
Je lui pardonne parce que malgré tout, elle m'a donné la vie.
Je lui pardonne parce que je ne veux pas la condamner jusqu'à la fin de sa vie.
Je lui pardonne parce que je veux ôter cette culpabilité qui doit la ronger à chaque fois qu'elle me regarde.
Je lui pardonne parce que je ne dois pas vivre dans le passé. 
Je lui pardonne parce que je dois avancer. Libre.

L.