Et si j'étais elle ?

A défaut de voir un psy, j'écris. Cela me permet de formuler plus ou moins clairement le brouhaha dans ma tête.

J'ai terminé le roman "Crépuscule du Tourment" de Leonora Miano il y a 1 mois mais je pense que ce livre m'a bousculée plus que je ne le pensais.



Il adresse tellement de sujets profonds qui font écho aux multiples questions que je me pose ces derniers temps. Des questions telles que "qui suis-je et qu'est-ce que j'attends de la vie?"

Généralement, un enfant voit ses parents en héros. Je ne me rappelle pas avoir voulu ressembler à ma mère quand j'étais enfant et encore moins adolescente, l'image que je me fais de la mère étant très compliquée à appréhender.

En revanche, enfant, j'étais une vraie fille à papa. "Enfant de la jeunesse" comme on dit (mes parents étant encore étudiants lors de ma naissance), j'ai grandi avec mes grands-parents maternels et mon père venait me voir dès qu'il le pouvait. Ces rencontres étaient des plus attendues, j'aimais tellement mon père ! Puis je suis allée vivre avec lui et nos rapports se sont un peu dépassionnés. Peut-être le résultat de la routine qui met en avant ce qu'on ne voyait pas de loin.

Je suis devenue femme et bien que je leur sois reconnaissante pour ce qu'ils ont sacrifié pour moi, le spectre de l'héritage des défauts et faiblesses de mes parents plane toujours au-dessus de moi: et si je refaisais les mêmes erreurs qu'eux? Et si je développais ce trait de caractère qui m'a tant irritée ou fait souffrir pendant toutes ces années ?
Plus encore, comment être une bonne mère quand on n'a pas une bonne conception de la fonction de mère?
Tant de questions qui m'empêchent de me projeter dans l'avenir et de sauter le pas et passer certaines étapes.

Je ne suis pas fataliste. Je n'ai juste pas le courage de vivre ma vie sans regarder par dessus mon épaule, m'assurant que mes fantômes sont tenus à bonne distance.

To be continued.

L.